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Version 3.20

Salade de fruits jolie, jolie, jolie 🎵
Parmi un océan de plus de 3000 jeux qui sortent chaque année, certains débarquent de nulle part, sans prévenir, portés sans doute par un début de hype. Forcément, ça m’intrigue. Comme quoi, la hype a bien fonctionné ! Je regarde de plus près… et je décide de l’acheter, séduit par sa direction artistique fraîche et colorée.
Maintenant que le jeu Miams est sur ma table, voyons un peu de quoi il en retourne.

Sept pages de règles, c’est ce qui vous attend à l’ouverture de la boîte.
Mais honnêtement, comme dans la plupart des jeux de ce type, si vous lisez simplement le dos de la boîte, vous aurez déjà une bonne idée de comment ça fonctionne.
Premier point un peu dommage : le jeu indique qu’il se joue de 2 à 5 joueurs. C’est faux.
En réalité, comme on peut le voir dans le livret de règles (plus précisément à la dernière page), il existe un mode solo, avec une tuile dédiée. Alors, pourquoi ne pas l’avoir mentionné clairement sur la boîte ? Bonne question.
On ne va pas se mentir, on est ici sur un jeu très simple.
En même temps, à 20 euros la boîte, on est sur ce qui marche le mieux en termes de ventes de jeux de société : un petit prix, desrègles accessibles. Il vous faudra à peine 3 minutes pour tout comprendre.
La présentation des règles est d’ailleurs très réussie : c’est clair, aéré, coloré, et ça colle parfaitement à l’esprit du jeu.
Néanmoins, on note quelques choix de vocabulaire un peu curieux, par exemple, “Phase de score”.
Pour moi, ça évoque la fin de partie, ce qui peut prêter à confusion.
Pourquoi ne pas l’avoir appelée “Phase de résultat”, ou autre chose ?
Ce genre de détail peut induire en erreur, surtout pour des joueurs moins expérimentés.
Votre objectif est de remplir votre piste de 50 Cœurs avant vos adversaires.
Pour cela, vous devrez réaliser de délicieuses brochettes de fruits en combinant intelligemment vos dés, tout en profitant des cartes Miams pour maximiser vos tours.
À votre tour, vous allez effectuer trois phases, dans l’ordre suivant : lancer, scorer, acheter.
Phase de lancer
Vous lancez les 5 dés blancs dans l’espoir de former une des six combinaisons de brochettes indiquées sur votre feuille.
Par exemple : une paire (2 fruits identiques), un brelan (3 identiques), un full (3 d’un fruit + 2 d’un autre), un carré, une suite (5 différents), ou encore un “miams” (5 identiques).
Vous avez droit à une relance unique, et vous pouvez relancer autant de dés que vous le souhaitez.
Les croix sur les dés n’ont pas de valeur pour les brochettes, mais elles peuvent tout de même être relancées.
Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi utiliser un jeton Dé rouge avant de lancer, pour ajouter le dé spécial qui contient un Marshmallow : ce Marshmallow est un joker qui peut remplacer n’importe quel fruit.
Phase de score
Une fois votre combinaison validée, vous allez entourer la première case libre de la ligne correspondant à la brochette que vous avez réussie.
Vous gagnez alors autant de Cœurs que la valeur indiquée dans cette case, et vous récupérez éventuellement un jeton Bonus si la case en montre un.
Mais ce n’est pas tout : chaque croix obtenue à la fin de votre lancer permet à vos adversaires de cocher une case libre de leur choix sur leur propre feuille, et de gagner le jeton Bonus correspondant à cette case (mais pas de Cœur pour eux dans ce cas-là).
Si vous ne parvenez à réaliser aucune brochette, vous pouvez cocher l’une des trois cases Rattrapage en bas de votre feuille et récupérer le petit bonus qui s’y trouve.
Et si toutes les cases d’une ligne sont déjà cochées ou entourées, vous continuez tout de même à gagner les Cœurs équivalents à la valeur de fin de ligne.
Phase d’achat
Une fois votre score effectué, vous pouvez utiliser vos jetons Étoile pour acheter une carte Miams.
Chaque carte a un coût en étoiles, indiqué à côté d’elle.
Vous pouvez aussi payer 3 étoiles pour prendre la première carte de la pioche, sans la regarder à l’avance.
Ces cartes Miams vous donnent des pouvoirs variés :
- Certaines sont permanentes et vous aideront jusqu’à la fin de la partie.
- D’autres sont à usage unique, à utiliser pendant un lancer.
- D’autres encore s’activent à la fin de votre phase de Score, pour des effets spéciaux.
Une fois la carte achetée, on la place devant soi, et les autres cartes de la piste sont décalées pour en révéler une nouvelle.
Quand la fin de partie arrive...
Dès qu’un joueur parvient à remplir sa piste de 50 Cœurs, on termine le tour de table en cours pour que chacun ait joué autant de fois.
On calcule alors les scores finaux : additionnez vos Cœurs remplis et vos étoiles restantes (chaque étoile non utilisée vaut 1 point).
Le joueur avec le score le plus élevé remporte la partie.



Mécaniquement parlant, on lance des dés et on essaie de réaliser une combinaison disponible sur notre feuille. Forcément, plus on vise une suite de cinq dés, plus on marque de points, ici représentés par des cœurs. On est clairement sur une base de Yams, mais complexifiée un peu inutilement, sans que cela n’apporte vraiment plus de fun.
Heureusement, le jeu introduit des cartes qui s’activent lorsqu’on les défausse ou à certaines phases de la partie. Cela apporte un petit vent de fraîcheur bienvenu.
C’est typiquement le genre de jeu parfait pour une médiathèque par exemple. Mais dans un océan de jeux similaires déjà disponibles, il risque de faire doublon assez facilement.
Dans l’ensemble, pour le prix, le matériel est de bonne qualité. On retrouve des beaux dés, mais sans faces gravées, ce qui, à ce stade, n’est pas trop gênant. Ce qui me dérange le plus, c’est cepetit côté surproduction : avions-nous vraiment besoin d’un tapis en néoprène ? Clairement pas.
Personnellement, j’aurais préféré avoir des feuilles effaçables à la place. Parce que, soyons honnêtes, si vous accrochez au jeu, vous allez vider le bloc de feuilles en un rien de temps. Heureusement, elles sont imprimées recto verso, ça limite un peu la casse.
Je trouve ça vraiment dommage de vouloir absolument inclure un tapis en néoprène. C’est un peu comme si c’était devenu une mode, ces derniers mois, d’en glisser systématiquement dans les boîtes de jeux, comme dans Tabriz de chez Matagot, par exemple.

Miams attire d’abord par son look acidulé et son thème fruité, mais derrière cette fraîcheur se cache un jeu qui manque cruellement de mordant.
On lance, on relance, on coche : la formule est connue, et les quelques ajouts de cartes Miams n’apportent finalement qu’une illusion de nouveauté. Le jeu reste agréable le temps de quelques parties, mais la redondance s’installe vite et l’envie d’y revenir s’estompe rapidement.
Et puis, difficile de ne pas tiquer sur ce tapis en néoprène glissé dans la boîte. C’est joli, certes, mais totalement dispensable. Ce genre de choix donne l’impression d’une surproduction inutile, surtout quand on sait que les feuilles de score, elles, ne sont pas plastifiées et seront vite épuisées.
C’est joli, c’est fluide, c’est accessible, mais ça ne surprend pas. Dans un marché saturé de petits Roll & Write,Miams aurait eu besoin d’un vrai twist pour se démarquer.
En définitive c'est un jeu parfait pour l’apéro ou pour initier des joueurs occasionnels, mais trop sage pour séduire durablement les amateurs un peu plus exigeants.

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