Le Seigneur des Anneaux : Vers la Montagne du Destin
Parviendrez-vous à détruire l’anneau ?
Complexité
Concentration
Ambiance
Envie de rejouer
Intro
J’ai une confession a vous faire, au risque de décevoir certains… Je n’aime pas Le Seigneur des Anneaux ! Voilà, c’est dit ! 🫣
Alors, vous vous demandez sûrement pourquoi acheter un jeu estampillé Le Seigneur des Anneaux si l’on ne connaît pas ou n’apprécie pas cet univers ? Eh bien, cela ne m’a pas empêché de me plonger dans Terre du Milieu, où je prends beaucoup de plaisir, et pour ce jeu édité par Iello, c’est exactement la même chose.
Si vous êtes prêt à revivre le périple des porteurs de l’Anneau jusqu’à la Montagne du Destin, ce jeu pourrait bien être fait pour vous. Mais pour en être sûr, voyons ensemble de quoi il retourne.
Les règles de Le Seigneur des Anneaux : Vers la Montagne du Destin
Le livret de règles fait 8 pages, avec pas mal de blabla pour un jeu assez simple. Cela dit, la lecture reste agréable, surtout grâce aux exemples qui sont toujours bienvenus. Le jeu vous invite à apprendre les règles de base, puis à continuer votre lecture lorsque vous arriverez près de la fin, au Gondor.
L’initiative est intéressante, mais je vous conseille de lire l’intégralité des règles dès le départ. Cela vous permettra de savoir à quoi vous attendre dans les dernières phases du jeu, afin d’éviter d’utiliser prématurément toutes vos précieuses cartes alliées, qui seront surtout utiles dans les dernières régions.
Le livret propose également des variantes pour rendre le jeu plus facile ou plus difficile. Cependant, avec l’aléatoire omniprésent dans le jeu, ces options ne sont pas forcément indispensables.
Il manque néanmoins une petite information que j’ai dû trouver en ligne : vous ne pouvez pas utiliser la carte de Faramir pour faire avancer le porteur de l’Anneau sur la dernière région. Cela rendrait le jeu trop facile. 😄
Enfin, à la dernière page, vous trouverez des explications sur certaines cartes qui peuvent prêter à confusion pendant la partie.
En résumé, j’ai passé environ 5 minutes à apprendre les règles, qui sont très simples à comprendre.
Comment ça se joue ?
Le but du jeu
Le porteur de l’anneau devra traverser différentes régions pour atteindre la Montagne du Destin. Mais attention, l’espoir est une ressource précieuse ! Si vous en manquez, la partie est perdue. De plus, soyez vigilant avec les Nazgûl : si le dernier d’entre eux est placé sur le plateau, c’est également la défaite !
Le tour de jeu
Un tour de jeu se divise en deux phases :
I. Phase de lancer
Dans le jeu, vous trouverez plusieurs types de dés :
- Les dés de la communauté : Ils sont au nombre de cinq, chacun associé à un personnage spécifique. Ces dés, de différentes couleurs, permettent aux personnages d'avancer.
- Les dés noirs de rencontre (x2) : Ces dés déterminent quelle carte de rencontre doit être activée en bas du plateau.
- Le dé blanc de combat : Nous y reviendrons plus tard.
Déroulement du lancer
- Sélectionnez 2 dés de la communauté et ajoutez-y 2 dés de rencontre, puis lancez-les.
- Choisissez 1 dé de la communauté et 1 dé de rencontre, puis placez-les sur la tuile «saga».
- Reprenez le dé de la communauté utilisé lors du lancer précédent, ajoutez un nouveau dé de la communauté et relancez-les avec le deuxième dé de rencontre.
- Répétez la procédure : choisissez un dé de la communauté et le dernier dé de rencontre, puis placez-les également sur la tuile «saga».
II. Phase d'action
C'est durant cette phase que vous allez appliquer les effets des dés placés sur la tuile «saga».
Résolution des cartes de rencontre
- Icône verte (alliés) : Récupérez la carte et placez-la devant vous. Vous n'avez pas de limite quant au nombre d'alliés que vous pouvez posséder et vous pouvez les utiliser à tout moment.
- Icône rouge (ennemis) : Appliquez immédiatement l'effet de la carte. Si une icône de défausse apparaît, défaussez la carte après avoir appliqué son effet.
Utilisation des dés de la communauté
Utilisez le dé de la communauté pour faire avancer votre personnage du nombre de cases indiqué. Certaines cases peuvent infliger des pertes d'espoir ou provoquer l'apparition d’un Nazgûl si vous vous y arrêtez.
Si le dé de rencontre désigne une case où il y a plus de cartes, suivez les instructions du plateau, qui généralement vous feront avancer un pion de la communauté de 0 à 2 cases (sauf pour la case 6, où un Nazgûl est ajouté).
Les combats
Lorsqu'un combat se déclenche, il est crucial que le porteur de l'anneau soit en dernière position, car seuls les personnages situés devant lui et n’ayant pas dépassé la ville suivante participent au combat.
Le combat est simple : lancez le dé blanc pour déterminer qui va combattre. Si le personnage tiré se trouve devant le porteur de l'anneau, il gagne automatiquement le combat.
Fin d'une étape
Plusieurs situations peuvent se produire :
- Si un membre de la communauté autre que le porteur de l'anneau atteint exactement la case destination de l'étape en cours, augmentez l'espoir de 1. Sinon, l'espoir reste inchangé.
- Si le porteur de l'anneau atteint exactement la case destination, vous gagnez une carte Gandalf (qui vous sera utile durant votre périple) et augmentez l'espoir de 1.
- Si le porteur de l'anneau dépasse la case destination, laissez-le sur cette case (il ne peut pas avancer au-delà) et défaussez une carte Gandalf.
Ensuite, préparez l'étape suivante :
- Enlevez toutes les cartes de rencontre en place et remplacez-les par celles de la nouvelle étape.
Dernière étape
Lorsque le porteur de l'anneau atteint la dernière étape, il n'y a plus de combats. Il avance seul de case en case jusqu'à la Montagne du Destin. À chaque déplacement, piochez une carte et résolvez-la.
Un détail important : si vous avez réussi à faire avancer exactement un membre de la communauté (autre que le porteur de l'anneau) jusqu’à la dernière ville, le porteur avancera automatiquement d'une case pour chaque personnage ayant réussi cet exploit.
La mécanique
Le jeu est assez difficile à remporter, principalement à cause du hasard omniprésent, qu’il s’agisse du tirage des cartes dans chaque zone ou des dés. Deux cartes sont placées face cachée sur les emplacements 1 et 6, tandis que les autres sont visibles. Cela signifie qu’une seule carte est écartée. Si l’une des cartes cachées est une des rares qui aurait pu aider votre groupe, vous commencez déjà avec un handicap.
Au fur et à mesure que vous avancez, les dernières zones ne fourniront plus de cartes bénéfiques, vous obligeant à économiser précieusement celles que vous avez obtenues pour les moments critiques. Il n’est pas rare de voir votre groupe échouer dès la deuxième zone, après un mauvais lancer de dé.
Et justement, parlons des dés. Le jeu en regorge, avec chaque personnage associé à un dé de sa propre couleur. À chaque tour, le joueur lance 4 dés : 2 dés colorés qui permettent à un membre du groupe d’avancer, et 2 dés noirs de rencontre qui activent une carte en fonction du chiffre obtenu. Le joueur choisit d’abord un dé coloré pour déplacer le personnage, puis un dé noir pour déclencher un événement ou un effet en lien avec les cartes.
Envie de plus de hasard ? Pas de souci. Dans la dernière zone, il n’y a plus de combats, seul le porteur de l’anneau avance vers la montagne. À chaque déplacement, il tire une carte qui fait pratiquement appel à un dé. Parmi ces cartes, vous pourriez tomber sur (petit spoiler) la carte “Le pouvoir de l’anneau” : sur un lancer de dé, si vous faites 1 à 5, il ne se passe rien, mais si vous faites un 6, vous perdez 5 espoirs. De quoi anéantir vos 50 minutes de jeu en un seul lancer !
On est vraiment face à un jeu familial chargé d’aléatoire. Cependant, à mon avis, il est plus agréable en solo ou à deux joueurs maximum. Avec plus de joueurs, vous risquez de subir le syndrome du joueur alpha, où une seule personne prend toutes les décisions pendant que les autres se contentent de suivre.
Le matériel
Côté matériel, ce n’est pas vraiment enthousiasmant. La boîte est bien trop grande, avec beaucoup d’espace vide à l’intérieur, probablement dimensionnée uniquement pour accueillir le plateau de jeu. Le rangement est quasiment inexistant, à tel point que j’ai eu l’impression d’ouvrir un jeu FFG. Quant à l’encre sur la boîte, elle risque de s’effacer avec le temps a force de sortir et de ranger le jeu de votre Kallax.
En revanche, les standees remplacent les figurines, un choix judicieux qui permet de réduire le prix du jeu.
Personnellement, j’ai trouvé les illustrations très jolies, avec une mention spéciale pour le plateau de jeu. Cependant, mon entourage, grand fan de la licence, n’est pas du tout de cet avis, trouvant les visuels un peu vieillots… Comme on dit, les goûts et les couleurs !
Pour résumer...
- Une mise en place rapide
- Un jeu fidèle à l’univers (selon mon entourage 🤨)
- Un jeu familial avec des règles très simples...
- ...Mais qui manque de profondeur
- Pas assez de variété dans les cartes événements
Le verdict
Le Seigneur des Anneaux : Vers la Montagne du Destin est un jeu familial avec des règles simples, qui ne prendront que 5 à 10 minutes pour être assimilées. Cependant, le livret de règles omet certaines précisions, notamment l’interdiction d’utiliser la carte de Faramir pour gagner la partie. Cela dit, ne vous laissez pas tromper par sa simplicité : le jeu est extrêmement difficile, en grande partie à cause du rôle prépondérant du hasard et des dés. Tout dans ce jeu dépend des dés : les déplacements, les événements et les combats. Il n’est donc pas rare de perdre rapidement, parfois dès la deuxième étape, selon les résultats des lancers ou le tirage des cartes de rencontre.
Le jeu souffre d’un manque de profondeur dans ses mécaniques et d’une certaine répétitivité dans les cartes de rencontre. Chaque étape ne laisse de côté qu’une seule carte parmi les sept disponibles, ce qui limite la diversité et l’imprévisibilité des parties, ce qui est dommage.
En termes de matériel, bien que la boîte soit attrayante, elle est pleine de vide et le rangement est inexistant. Les parties à plusieurs ne sont pas l’idéal, car le jeu est mieux adapté au solo ou à un maximum de deux joueurs.
Malgré ses défauts, j’ai réellement apprécié mes sessions de jeu. Sa simplicité, sa mise en place rapide et la courte durée des parties en font une expérience plaisante, même si elle est parfois frustrante.
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