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Kingsburg (3ème édition)

Kingsburg (3ème édition)

Serez-vous le gouverneur le plus puissant ?

Intro

Un ami a ramené Kingsburg à une soirée jeux. Je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à ce moment-là. On lance une partie : c’est simple, c’est fluide. Séduit, je commande aussitôt la toute dernière édition, convaincu que cette troisième version ne pouvait être que meilleure que celle testée la veille.

Oh, joie ! La boîte est sur la table, prête à jouer. J’y joue, encore et encore… Puis une question me traverse l’esprit : et si je faisais un test ?

Le royaume de Kingsburg est menacé !

En tant que gouverneur d’une province frontalière, votre mission est de développer votre territoire, collecter des ressources et lever une armée pour repousser les envahisseurs. Mais attention, vous n’êtes pas seul à solliciter les conseillers royaux : chaque joueur devra user de stratégie pour influencer la cour et obtenir les meilleurs avantages.

Sur cinq années, entre production, construction et batailles hivernales, chaque décision compte. Placement de dés, gestion des ressources et anticipation des attaques rythment ce jeu où même un mauvais lancer peut être retourné en opportunité. Serez-vous le plus habile pour prospérer et gagner les faveurs du roi ?

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règle de Kingsburg (3ème édition)

Les règles de Kingsburg (3ème édition)

Le livret de règles est très grand, avec ses 12 pages occupant toute la taille de la boîte de jeu. Cette troisième édition prétend proposer une règle révisée pour améliorer la fluidité et la compréhension. Ne pouvant pas comparer avec les anciennes versions, je constate néanmoins que Kingsburg fait partie de ces jeux bien plus faciles à expliquer à de nouveaux joueurs qu’à apprendre seul en lisant les règles.

Heureusement, un récapitulatif bien conçu est inclus à la fin du livret. Il s’avère particulièrement pratique pour se remémorer certaines phases du jeu, notamment les cas d’égalité dans certaines situations.

À première vue, le livret semble illisible. La mise en page est vieillotte, avec une image en arrière-plan qui nuit à la lisibilité et une police de titre quasiment illisible. Cette même police est d’ailleurs utilisée sur les cartes ennemis, rendant le tri difficile tant la typographie des chiffres romains se ressemble.

Franchement, ce livret est une déception. Il aurait mérité une refonte plus moderne et un format plus concis, donnant davantage envie de le lire.

Comment ça se joue ?

Le but du jeu

Le jeu se déroule sur 5 années, chacune étant composée de saisons et événements. À la fin de la cinquième année, le joueur ayant le plus de points de victoire remporte la partie.

Le tour de jeu

Une année est divisées en 8 phases :

I.La faveur du roi
II.Printemps
III.La récompense du roi
IV.Été
V.L’émissaire du roi
VI.Automne
VII.Recrutement des soldats
VIII.Hiver

I.La faveur du roi

Au début de chaque année, le joueur ayant le moins de bâtiments construits reçoit un dé bonus qu’il pourra utiliser au printemps. En cas d’égalité, celui ayant le moins de ressources est favorisé.

Lors de la première année, tous les joueurs reçoivent une ressource de leur choix pour bien démarrer la partie.

II.Printemps

Chaque joueur lance ses 3 dés en même temps. L’ordre du tour est alors déterminé en fonction du total des dés : celui ayant la somme la plus faible commence, suivi des autres joueurs en ordre croissant. En cas d’égalité, on conserve l’ordre de la manche précédente.

À tour de rôle, les joueurs placent leurs dés pour influencer un conseiller du roi. Chaque conseiller possède un rang allant de 1 à 18, et un joueur ne peut l’influencer qu’en déposant une combinaison de dés dont la somme correspond exactement à ce rang.

Une fois qu’un conseiller a été influencé par un joueur, aucun autre ne peut poser ses dés sur ce personnage durant la manche.

Lorsque tous les joueurs ont placé leurs dés, chaque conseiller distribue ses récompenses. Certains fournissent des ressources (or, bois, pierre), d’autres permettent de gagner des points de victoire, des soldats, ou encore d’obtenir des modificateurs de dés.

Les conseillers les plus élevés sur l’échelle offrent généralement des avantages plus puissants.

À la fin de chaque saison de production, chaque joueur peut construire un bâtiment sur son plateau province. Il doit payer le coût en ressources indiqué et placer un jeton bâtiment sur l’emplacement correspondant.

Chaque bâtiment confère un effet unique, qui peut être immédiat ou permanent.

III.La récompense du roi

Après le printemps, le roi récompense le joueur ayant le plus de bâtiments construits en lui accordant 1 point de victoire. En cas d’égalité, tous les joueurs concernés reçoivent ce point.

IV.Été (identique à la phase 2)

V. L’émissaire du roi

Après l’été, le roi envoie son émissaire pour aider le joueur qui est le plus en difficulté.

Le joueur ayant le moins de bâtiments construits reçoit un jeton émissaire du roi. Ce jeton peut être utilisé plus tard pour obtenir un avantage unique, comme influencer un conseiller déjà occupé ou construire un bâtiment supplémentaire dans une saison de production.

VI.Automne (identique à la phase 2)

VII.Recrutement des soldats

Avant d’affronter les envahisseurs, chaque joueur a l’opportunité de recruter des soldats en dépensant des ressources.

Chaque soldat coûte 2 ressources, et leur rôle sera déterminant pour défendre votre province lors de la bataille à venir.

VIII.Hiver

L’hiver marque l’arrivée des envahisseurs, qui attaquent simultanément toutes les provinces.
- Un dé est lancé pour déterminer le nombre de soldats que le roi envoie à chaque joueur.
- Puis on retourne la carte ennemie de l’année en cours, révélant la force de l’attaque.
- Chaque joueur additionne ses soldats recrutés, les renforts du roi et les éventuels bonus de bâtiments pour obtenir sa force totale.

Plusieurs cas de figure :
- Si votre force de défense est supérieure à l’ennemi, vous remportez la victoire et gagnez une récompense (points de victoire, ressources, etc.).
- Si votre force est égale à celle de l’ennemi, rien ne se passe.
- Si votre force est inférieure, vous perdez le combat et subissez une pénalité (perte de ressources, destruction d’un bâtiment, perte de points de victoire…).

Une fois la bataille terminée, l’année s’achève et une nouvelle commence.
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La mécanique

Kingsburg repose sur une vieille mécanique, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il est initialement sorti en 2007. Aujourd’hui, cette troisième édition n’apporte rien de nouveau par rapport aux précédentes.

Depuis, de nombreux jeux ont repris cette mécanique de placement de dés. Ici, le principe est simple : chaque conseiller porte une valeur que l’on doit atteindre avec nos dés. Pour cela, on lance trois dés et on peut les attribuer, individuellement ou en groupe, aux conseillers, qui offrent des ressources permettant de construire des bâtiments ou de renforcer son armée pour affronter les dangers de chaque année.

L’aléatoire joue un rôle important dans ce jeu, bien qu’il soit partiellement contrôlable grâce à des jetons permettant de modifier le résultat des dés. Mais on se rend rapidement compte qu’il y a aussi un aspect de blocage : les probabilités influencent fortement le jeu, et certains résultats comme le 6 ou le 7 apparaissent bien plus fréquemment que le 17 ou le 18, ce qui peut mener à des situations où un adversaire vous coupe l’herbe sous le pied.

Kingsburg n’est pas un jeu difficile dans le sens où la tension reste modérée. Chaque année, des ennemis plus puissants apparaissent, mais l’augmentation de difficulté entre les manches reste relativement faible. Il est donc rare de se retrouver réellement en difficulté. Pourquoi ? Tout simplement parce que le combat repose sur un lancer de dé ajouté à vos points de force. Et comme vous l’aurez compris, si votre dé affiche un 5 ou un 6, vous n’aurez généralement aucun mal à vaincre les ennemis de l’année en cours.

Le matériel

Quelle déception ! Cette troisième édition est la pire de toutes ! Non seulement elle coûte 50 euros, mais en plus, la qualité a nettement baissé. Oubliez les jetons ressources en bois : ils ont été remplacés par de vulgaires jetons en carton. Le plateau de jeu a perdu sa piste militaire et, de ce fait, est bien plus petit.

Toutes les extensions ne sont pas présentes… Comme pour Minivilles, on nous sert le discours habituel : “Nous avons sélectionné le meilleur des extensions pour l’intégrer dans cette édition.”

Je ne vais pas commenter les illustrations, c’est une question de goût. Personnellement, ça m’importe peu. J’aimais bien celles de la deuxième édition, et celles de la troisième me laissent de marbre.

Les plateaux joueurs semblent avoir gagné un peu en épaisseur par rapport à l’édition précédente. C’est peut-être le seul point positif.

L’illustration de la boîte est sympa, plus moderne. Cependant la boîte de jeu est bien trop grande pour son contenu. Aucun rangement prévu, juste un pauvre bout de carton, comme Fantasy Flight Games ( FFG) sait si bien le faire…

Et que dire des dés ? On a maintenant droit à de simples dés classiques. Adieu ceux de la deuxième version, qui étaient franchement stylés (mais, il est vrai, parfois peu lisibles).

Honnêtement, rien ne va dans cette nouvelle édition. Si vous voulez acheter ce jeu, procurez-vous plutôt la deuxième édition d’occasion !

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Pour résumer...

  • Une mécanique qui a pris de l’âge, mais qui reste accessible
  • Facile à expliquer
  • Une nette régression sur la qualité du matériel
  • Un prix trop élevé par rapport au contenu proposé
  • Une part de hasard trop importante
  • Un manque de difficulté qui limite le challenge

Le verdict

Kingsburg revient une nouvelle fois avec une troisième édition, et autant vous le dire tout de suite : rien ne va. Prix trop élevé, qualité du matériel en baisse, absence de rangement dans la boîte… cette version cumule les déceptions.

Les règles ont soi-disant été revues, mais en parcourant le livret, je me rends compte qu’il est inutilement long : 12 pages pour un jeu à la mécanique pourtant très simple. Heureusement, les explications sont bien plus rapides à l’oral.

Côté gameplay, attendez-vous à une bonne dose de hasard et, selon moi, à un manque flagrant de difficulté. Kingsburg aurait dû en rester à sa deuxième édition. Certes, ce jeu a posé les bases d’un genre repris depuis par de nombreux titres, mais cette nouvelle version peine à justifier son existence.

Malgré ses nombreux défauts, j’y reviens avec plaisir, mais toujours teinté d’une pointe d’amertume en constatant ces régressions. Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’une réédition apporte plus de défauts que d’améliorations dans le monde ludique.

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